les deux photos sont de Jacob Riis prises en 1890, dans le quartier pauvre de Tenements, New-York .

Dortoir des pauvres - à Tenements -New York 1890. photo de Jacob Riis.

Ce qui vous frappe c'est la pauvreté et le contraste, en 100 ans c'est quand même autre chose, quel progrès mes aïeux ! 

Mais après tout il ne devrait plus y avoir de pauvres dans nos  rue en 2021, nos sociétés avec les richesses qu'elles dégagent sont incapables de résorber nos sans domiciles fixes , au contraire elles en fabriquent  de plus en plus , je ne parle pas de la crise du Covid, il y en avait avant . Nos riches sont de plus en riche et ne partagent pas , partager c'est un non-sens pour eux , leur devise : " c'est pour tout pour ma gueule, et toi , tu te démerdes". Nous, citoyens de la classe moyenne on fait ce qu'on peut, déjà que l'etat nous pique du fric plus qu'il n'en faut, on aide les gens qu'on peut , ceux qu'on voit autour de nous , mais on ne peut aider tout le monde tellement ils sont nombreux .

Comment ça se passait dans la société de 1890 dans le quartier pauvre de New-York, près du port , écoutons Jeff, le veilleur de nuit du Dortoir "7 cents a bed" :

Vise un peu le plumard, une toile de la marine, coupée en rectangle et liée à 2 bastaings . 7 cents la nuit si tu sais pas aller ou te coucher , tu laisses tes affaires dans le cagibi gardé par le veilleur de nuit ,Jeff, il picole mais sa tête tient bien sur ses épaules, il sait encore ce qu'il fait malgré son âge avancé.

Il te précise que tu gardes ton caleçon et ton marcel pour la nuit, inutile de montrer tes horreurs à tout le monde ça ne se fait pas même chez les pauvres , et il prend tes affaires et les emballe dans une toile pleine de puces et l'entasse dans une cage pour 1 cent. Si tu veux aller pisser , c'est dans la rue ou dans le tripot voisin qui fait parti de la maison. Ici pas d'alcool et pas de femme cela va sans dire .Il précise si tu prends une toile du 2e étage , il y a moins de puces , elles ne montent pas si haut , 'y sont trop fainéantes et il y a assez à bouffer en bas, les rats c'est pareil, 'y grimpent pas .

N'ai pas peur il n'ont jamais bouffé personne . Si t'es pas content tu t' casses . Du café ? Pourquoi pas du cacao chaud ! c'est pas le Waldorf Astoria ici, bon tu la prends ta couchette? parce que y a du monde qui attend .....

En fait Jeff en rajoute un peu on ne se bouscule pas pour ses plumards à 7 balles, c'est le plus cher du quartier du port , on dit aussi que c'est le plus propre . Quand à l'alcool si tu achète un flacon de gnole au tripot du patron, il ferme les yeux , il sait que chacun ici essaie d'oublier le présent , comme lui d'ailleurs , le tord-boyaux ça aide, ça te fait tournicoter le citron , ça te donne des frissons puis une légère fièvre si tu n'abuses pas , alors on ne peut te retirer tes rêves, on sait tu n'as plus que ça .

le blogueur.