En 1940 la république n'avait que 150 ans et la France 1450 ans . le blogueur .

Dernières lettres de Jehan de Launoy à sa femme et à ses enfants.

*** Paris, le 27 octobre 1942

Ma Miquette chérie,

Le Procureur Kessler vient de nous annoncer la fatale nouvelle. Ma pauvre chérie, je dois mourir. Je souhaite de le faire avec courage en chrétien et en Français. Je te demande d’être toujours très courageuse ; aie toujours confiance en Dieu et reste bonne Française. Élève nos deux petits dans ces nobles sentiments. Je te demande pardon de l’immense chagrin que je vais te faire. Tu es jeune, jolie, belle et bonne et regarde la vie en face.

Au ciel où j’espère aller je veillerai sur vous tous. Embrasse avec tendresse, comme je t’embrasse moi-même, nos deux petits que j’adore, ta bonne maman Suzanne, mémé, tante Paulette, Taty et ma chère petite Josette, tes oncles et toute ta famille que je ne connais pas, ton cher papa quand tu le reverras.

Mes pauvres camarades sont aussi courageux que moi et si notre dernière pensée va à nos chers nôtres, notre dernier cri sera : « Vive la France. »

note  Je t’aime, Miquette chérie, tu as été le plus bel et le plus grand amour de ma vie (l’unique). Surtout, tâchez de cacher ma mort à ton pauvre papa que j’aimais tant. Je fais un testament que j’adresse à Paul. Bien entendu, je te laisse le peu que je possède. J’espère que la Patrie, que j’ai tant aimée, t’aidera à élever matériellement nos enfants. Presse-les bien sur ton cœur pour moi. Surtout, chérie, soigne-toi bien, il faut te guérir vite et complètement. Je te demande comme une prière suprême d’aimer la vie ; pense que mon âme immortelle sera toujours à tes côtés ; je te répète que tu es jeune, et que c’est dans la prière que tu dois chercher une consolation. Je t’aime de toutes mes forces.

Miquette chérie, je pense que c’est grâce à notre amour que je me suis rapproché de Dieu, je te remercie de cela de tout mon cœur. À cause de cela, tu ne dois pas désespérer de la vie. Pense à ma dernière volonté qui est de te supplier de vivre avec courage, pour élever nos enfants comme je l’aurais fait moi-même. Ne cesse pas de prier et d’espérer en Dieu. Cette dernière preuve d’amour, je te la demande au pied du fatal peloton d’exécution. Je suis sûr que tu me comprendras, et cette suprême pensée me donne tous les courages. Ma douce chérie, je te dis adieu ; dans ce mot, j’ai mis tout mon amour et toute ma tendresse, je t’embrasse comme je t’aime, ainsi que tous et mes petits.

Ton mari, tendrement.

Jehan de Launoy.

Réclame pour toi mon chapelet, mon Christ que j’ai tant prié et mon livre de prières, ainsi que mon alliance. Ma dernière pensée est pour toi et nos petits. Jehan

Je te laisse mon alliance que je vais te demander de porter toujours en souvenir de moi. Ma chevalière en or avec mes armoiries sera portée par celui de mes fils que tu désigneras (le plus méritant). Josette pourra la porter en attendant que l’un d’eux puisse la porter.

Pierre et Roland sont courageux et t’embrassent. Ma pauvre chère Miquette, je n’ai jamais aimé que toi, je t’ai aimée follement. Encore de doux baisers. Vive Dieu, Vive la France Ton Jehan.

Ma plume est mauvaise. Je veux que mes deux enfants soient élevés par toi et ta famille. Réclame pour toi mon chapelet, mon Christ que j’ai tant prié et mon livre de prières, ainsi que mon alliance. Ma dernière pensée est pour toi et nos petits. Jehan Je te demande, au nom de notre amour, de te guérir, d’élever nos enfants et de ne pas tâcher de rentrer dans un couvent avant au moins 5 années, passée cette date tu feras ce que tu voudras. Je compte sur toit. Si parfois je t’ai fait de la peine Miquette chérie je t’en demande pardon. Je t’aime. Courage. Garde cette lettre que tu remettras plus tard à mes petits.

Mon cher petit Claude et mon cher petit Jehan, Quand vous serez en âge de comprendre et de lire, vous lirez cette lettre, qui est non seulement un adieu de votre cher papa qui va mourir, mais aussi un testament. D’abord, restez de bons chrétiens, et priez toujours Dieu avec confiance et amour. Aimez la France, votre patrie, comme je l’ai aimée moi-même jusqu’au sacrifice. Aimez aussi vos chers parents si bons et si dévoués ; consolez votre petite maman Thérèse par votre cœur, votre courage et votre amour. Soyez Massin et de Launoy complètement, car vous puiserez dans l’exemple et les traditions de ces belles familles tout ce qu’il y a de noble et digne. En un mot, restez, je vous le répète encore, de bons Français et de bons chrétiens. Vive la France. Je vous embrasse comme je vous aime. Votre père affectueux.

Jehan de Launoy. résistants de la prière heure Né le 7 août 1900 à Dunkerque (Nord), fusillé le 27 octobre 1942 au stand de tir du ministère de l’Air à Paris (XVe arr.) ; ouvrier monteur d’avion, puis agent d’assurances ; membre du réseau la Vérité française rattaché au réseau du Musée de l’Homme.

Jehan est un des rares résistants de la première heure, Il y en a eu très peu, Il est à l'origine du premier journal résistant LA VÉRITÉ FRANÇAISE, Ils dénonçaient les collabos patrons de journaux dans le premier numéro Si vous étiez pris par la police française avec cette feuille vous risquiez la prison, ou le STO pour les jeunes gens (a partir de sept '42 ) .Leur feuille d'information clandestine fut diffusée jusqu'en novembre 42. L'organisation crée par Jehan De Launoy était composée de notables, industriels, médecins et religieux tous patriotes certains venaient de l 'Action française ou des Camelots du Roi .Il préparait une armée secrète , il mit sur pied des filières d’évasion, récupéra et cacha des armes en vue de former des unités paramilitaires (sous le nom d’Honneur et Patrie), collecta des renseignements. Vérité française se développa principalement en région parisienne, à Paris, Versailles et Courbevoie. Malheureusement ils n'ont pas vu venir la taupe qui s'est infiltrée dans leur réseau, peut-être parce que l'agent double n'avait que 19 ans ,Jacques Desoubrie (fusillé en 1949) et ils n'osaient croire qu'il pourrait les trahir. Le 25 novembre 1941, la police allemande déclencha en plusieurs endroits un vaste coup de filet, parfaitement coordonné. À Paris, Versailles, Courbevoie, Soissons et Villers-Cotterêts, les groupes Vérité française furent littéralement décapités. Au total, plus de cent trente interpellations eurent lieu le même jour. Jehan de Launoy fut arrêté et incarcéré à la prison de Fresnes ; sa famille fut particulièrement touchée puisque sa femme (elle sera libérée en juin 1942), son beau-père (il mourra en déportation) et sa belle-sœur furent pris le même jour. (https://fusilles-40-44.maitron.fr/spip.php?article169569) Il y eut douze condamnations à mort, dix-huit déportations en Allemagne ainsi que de lourdes peines de prison vinrent sanctionner les activités d’un des premiers groupes actifs de la zone occupée.Jehan De Launoy ful fusillé après 11 mois passé à la prison de Fresnes le 27 octobre 1942 au stand de tir du ministère de l’Air à Paris (XVe arr.). Il avait 42 ans .

le blogueur.

 La lettre d'un otage a son épouse ....

Dimanche 20 septembre 42 ,

C'est d'une écriture parfaitement assurée et l'œil absolument sec que je t'écris pour la dernière fois . Aucune illusion n'est plus permise .Demain nous partirons avec Léonce et moi , avec tout le courage qui nous anime ce soir, pour le poteau.Innocents, tu sais et vous savez tous que nous le sommes. Jamais, il n'a été question pour l'un, comme pour l'autre, de participer à une action sournoise dont nous mesurions toutes les conséquences. Il vous faudra défendre notre mémoire contre cette suspicion, même si quelques-uns nous en font gloire, et quels que soient les vainqueurs de demain.Nos derniers jours à Romainville ont été adoucis par une amélioration sensible de notre situation matérielle.Nous aurions aimé vous le faire savoir ce fût impossible . Que les soupirs soient maintenant consacrés à mon fils chéri, mon petit Alain que j'ai quitté si beau et à ma mère adorée ainsi qu'à la tienne qui a droit aussi à toute mon affection. Mon bien le plus cher est que je t'ai connue et qui n' a jamais été souillé. Mais que cela ne soit pas un obstacle à la nouvelle vie que tu te feras. Je veux également que tu n'oublies pas dans ton affection ma chère soeur et mes deux neveux .

Adieu ma chérie

Adieu Maman

Adieu mon fils

Ma dernière pensée sera pour vous tous . Et derniers baisers. Un excellent ami s'est révélé à nous Francis Bretheau , instituteur à Vendôme, qui était voisin de tes cousins . - Il est des nôtres .

notes : en haut à gauche :21h -6 h : nuit sans défaillance de qui que ce soit , nous avons eu et nous aurons la suprême fierté de ne pas faiblir ... ADIEU TON ROBERT

. Autre note : D'autres, plus chanceux , vous verront peut-être un jour , ils vous parleront de nous et de la vie commune .ROBERT DARTAGNAN - Professeur de dessin au collège de Royan. Il fût arrêté comme otage , les allemands faisaient arrêter de simple citoyens et les gardaient en réserve d'otages . Robert Dartagnan figurait sur une liste trouvée dans la poche d'un auttre otage supposé être communiste , il avait accueill des réfugiés espagnols quelques années auparavant. C'est un agent des renseignements généraux qui le remis aux allemands le 5 mars et resta en prison presque 6 mois . Robert Dartagnan a été fusillé comme otage au Mont-Valérien le 21 septembre 1942 à l'age de 37 ans ,en représailles à l'attentat au Soldatenkino Rex de Paris commis par des FTP provoquant 3 morts et 13 blessés dans les rangs des militaires allemands. 116 otages furent exécutés en ce 21 septembre 1942 : 70 à Bordeaux et 46 à Paris au Mont-Valérien.

Quel courage nous montrent ces hommes :" nuit sans défaillance de qui que ce soit , nous avons eu et nous aurons la suprême fierté de ne pas faiblir ... " C'était des gens ordinaires, qui n'avaient pas choisit d'être des hommes d'action, Ils n'ont rien fait pour mériter un tel sort , ils paient pour les autres mais ils restent des hommes, aucun ne pleurera sur son infortune , ou ne se plaindra , beaucoup sont communistes, ils ne savent pas si il y a une vie après ça , ils meurent encore avec plus de bravoure en pensant qu'ils ne seront qu'un bouquet de pissenlits dans quelques temps. Les autres se remettront aux mains de Dieu qui les guidera dans leur nouvelle vie .

Quelle leçon de courage et d'humilité pour nous passagers du XXIe siècle .

le blogueur

A son épouse 

...Le 5.4.1944 ,

Ma Chère Marie et chers enfants , elle est bien triste la lettre que je vous envoie , c'est la dernière et c'est après midi que je serai exécuté, je vais mourir avec courage .C'est du fond de mon coeur que je vous embrasse tous ....Bien à vous et courage aussi pour vous mille baisers Yves Daouadal P.S. J'ai 385 francs et 120 cent.1 rasoir.1 cuir à repasser.1 blaireau.1 Gibbs.1 verre.1 gilet.. de la correspondance Quimper ...1 boite pillule Dupuis...1 canif...2 photos de la famille que j'ai embrassé tendrement ...Ma Chère Marie continue à bien élever nos enfants ... Odette garde la à l'école jusqu'au certificat ( d' études ) et plus tard si vous pouvez ....De tout mon coeur je vous embrasse et Adieu aux camarades .Yves Daoudal . Un breton , son épouse Marie ne parlait pas un mot de français , mais les autorités militaires de la prison obligèrent Yves à écrire en français , d'ailleurs c'est une des rares lettres ou ils ont censuré une phrase certainement que le prisonnier faisait allusion aux occupants .Né le 3 octobre 1891 à Melgven (Finistère), Yves Daoudal rejoint les rangs de la résistance et devient membre d'un réseau. Daoudal est arrêté, emprisonné à Quimper puis transféré à Fresnes le 27 octobre 1943.Il avait caché un camarade chez lui et son groupe était sous surveillance des renseignements généraux puis de la police et ce sont les gendarmes qui mirent fin à leurs activité , des conteneurs amenés par bateau d' Angleterre furent malheureusement confisqués , un butin important composés de forte quantité d’explosifs plastiques, un grand nombre de crayons allumeurs à retardement et de détonateurs, un fort métrage de cordon Bickford et mèches lentes, des détonateurs, un fort métrage de fils électrique, des allumeurs à traction, des explosifs spéciaux aimantés pour destruction des automobiles, des pistolets à barillet avec fortes provisions de cartouches, une mitraillette avec chargeurs et approvisionnements...

Le 27 mars 1944, le tribunal militaire allemand de Paris le condamne à la peine de mort pour intelligence avec l'ennemi. Yves Daoudal est fusillé au Mont-Valérien le 5 avril 1944 il avait 53 ans laissa une veuve et trois enfants .

Ce qui est incroyable pour moi , c'est de comprendre dans cette histoire que les Renseignements Généraux, la police et la gendarmerie devaient bien haïr les communistes pour faire condamner des voisins , des bretons , des compatriotes et de les envoyer vers la mort . Leur haine les poussa à remettre des français aux mains des allemands sans se soucier des tortures infligées aux résistants et du sort des enfants, de l'épouse qui subissaient cette infamie. Même le boulanger était du côté des autorités et ne permettait plus aux Daoudals de rentrer dans sa boutique , ils les faisait servir sur le pas d'entrée. Dites vous bien que la Bretagne était en zone occupée, non vichyste directement administrée par les allemands , il y a beaucoup de choses qui m'échappent dans cette France occupée de 1944 ,les fonctionnaires ont servit le Front populaire 5 ans plus tôt puis les occupants nazis sans aucun état d'ames et ceci deux mois avant le débarquement .

le blogueur 

Combien de fusillés, morts aux camps , morts sur les champs de bataille , les allemands nous ont privés de notre élite. Ces hommes (et femmes ) avaient le sens de l'honneur, du sacrifice , ils avaient un idéal, qu'ils fussent patriotes catholiques ou communistes , gaullistes et pétainistes ils aimaient avant tout leur pays .

Après la guerre sont restés pratiquement tous, les collabos dont beaucoup de socialistes pacifistes et démocrates , ils étaient cultivés, parlaient l'allemand ou l'anglais et fournissaient l'occupant en matières pemières puis dans les années de pénuries après la guerre : les ricains en victuailles vins et spiritueux. A l'épuration ont souffert les petites gens , les femmes qui avaient aimé un allemand, les petits trafiquants , les dernières mains du marché noir, les gros bonnets  étaient planqués et protégés par des hommes de pouvoir, comme ils avaient du fric ils pouvaient les acheter . Aujourd'hui nous avons au pouvoir les descendants de ces collabos de la dernière guerre. Ils sont les sociaux-démocrates mondialistes . Ils savent manipuler le peuple, ils savent qu'ils ne sont pas seuls à nous manipuler, à nous mentir, que ça se fait dans un grand nombre de pays . ils savent que depuis qu'on a coupé la tête du roi de France , ce sont les Mirabeau, Danton et les Talleyrand qui gagnent , ils savent que le patriotisme ça ne paye pas .--

le blogueur

 Extrait de la  dernière lettre   à sa fiancée :

...J'ai été arrêté comme " franc-tireur " contre l'armée allemande; si j'ai agit ainsi c'est par patriotisme et ma mort ne sera pas inutile .Je suis courageux et montrerai que je sais mourir en Français comme tous mes jeunes et vieux camarades , car l'on avait fait le sacrifice avant de s'engager, car j'aime mieux mourir de 12 balles dans la peau que de crever à petit feu comme un lâche. Je te demande pardon pour tout le mal que je vais te faire , je sûr que tu comprendra mon sacrifice .... ADIEU Vive la France .André Aubouet le 16 avril 1942 il sera fusillé le 17 avril 1942. - André Aubouet , militant communiste a été arrêté et fusillé en avril 1942, il n'avait que 19 ans.

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A son père 

....surtout Papa excuse moi de te dire cela, c 'est sans méchanceté tu sais Papa, rentre de bonheur à la maison , c'est là dans l'entente mutuelle que vous y puiserez le réconfort journalier en attendant la fin de la grande tourmente qui ne saurait continuer longtemps ....J'ai joué, j'ai perdu, je saurai payer ....il est 15h1/4 c'est à 17h la fin. Encore une fois Adieu votre fils et votre frère qui vous aime . ..LOUIS .... Votre fils reconnaissant vous embrasse pour toujours . LOUIS COQUILLET , mineur et sérrurier Il est condamné à mort avec 24 de ses camarades.il sera fusillé au Mont-Valérien le 17 avril 1942, avec 20 de ses camarades. Il avait 21 ans .

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A ses parents 

...Bon baisiers Papa, Bons baisiers Maman .... Au revoir tous mes très chers ,Je pars sans un regret, sans une larme en bon Français et en bon Chrétien ...Joseph. (Le) Borgne , fusillé au Mont Valérien le 24 juillet 1942 à l'age de 32 ans .

 la dernière lettre à son épouse 24h avant d'être fusillé.

..Je quitte ce monde en regrettant le bonheur que je perds en te quittant . Moi; avec la certitude que ma mort et celle de mes camarades ne seront pas vaines et que bientôt , toi et mes petits chéris (2 enfants -ndb ) et les nôtres verrez bientôt se lever le monde pour lequel j'aurai lutté sincèrement et couragement .... François Carcédo militant communiste sera fusillé le 15 dec 1941 au Mont Valérien .

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A son ami Paul Fontaine (dit "Pépin" sobriquet de marin)

...Je crois, Mon Vieux Pépin (sobriquet-ndb) , avoir, dans tout ce que j’ai fait, servi la France et la France seule. Je pense que mes amis le comprendront, et qu’on voudra bien me considérer comme mort pour Elle. C’est mon plus cher désir.Je voudrais t’en dire beaucoup plus sur la destinée que je souhaite à la France : je suis persuadé que nous voyons l’un et l’autre sa rénovation dans la même voie....Honoré d' Estienne d'Orves le 28 août 1941

Lettre à l’abbé Franz Stock (l'aumonier de la prison )  :

...Je prie le bon Dieu de donner à la France et à l’Allemagne une paix dans la justice, comportant le rétablissement de la grandeur de mon pays. Et aussi que nos gouvernants fassent à Dieu la place qui lui revient. Je remets mon âme entre les mains de Dieu, et un peu entre les vôtres qui l’avez ces derniers temps représenté auprès de moi.....Honoré d' Estienne d'Orves le le 28 août 1941 ... Il sera fusillé le 29 août au mont Valérien, avec Maurice Barlier et Yan Doornik, deux officiers de la France libre fondateurs de « Nemrod ».

l' abbé franz Stok était prêtre (1932) du diocèse de Paderborn, recteur de la Mission allemande de Paris (1934-1944) .Ce prêtre, philo-français, proche des milieux pacifistes démocrates-chrétiens, accepta, à la fin de 1940, la charge d’« aumônier militaire à titre accessoire », ce qui lui permit de visiter les prisons de la Seine (le Cherche-Midi, Fresnes, la Santé) dans lesquelles le Militärbefehlshaber in Frankreich (MBF, Haut commandement militaire allemand dans la zone occupée), puis le RHSA, ainsi que la police française, enfermaient tous ceux qui étaient accusés d’actes de résistance ou d’hostilité à l’occupant. À ce titre, il assura donc l’assistance spirituelle des condamnés à mort, fusillés très ponctuellement à Fresnes, davantage au polygone de tir de Balard, et surtout au Mont Valérien, avant d’accompagner leurs corps au cimetière. Parmi eux, notamment Honoré d’Estienne d’Orves, Gabriel Péri, Missak Manoukian.Source : https://www.cairn.info/revue-archives-de-sciences-sociales-des-religions-2019-4-page-413.htm

 A son père le 3 novembre 1943

...Mon très cher papa, cette fois c'est fini. A 8 heures je serai fusillé. Bon courage mon petit papa ...Le nom des Courtault s'éteint avec moi , je n'ai pas peur de mourir mais je crains pour vous que j'aime tant . Je te répète que j'ai été heureux les 20 ans que j'ai vécu sur la terre . Et que tu y es pour beaucoup.Il ne faut pas regretter le passé ta séparation d'avec maman, j'ai eu 2 foyers avec chacun leur bonheur . Je meurs en bon chrétien je viens de communier. Priez pour mon âme je vous en supplie maintenant que mon corps disparaît.J'aurais tant voulu vivre surtout pour vous ...Pardonnez moi tout le mal que je vous ai fait .. je vais mourir avec le sourire en coin à la 'COURTAULT "...Bernard Courtault normalien puis mécanicien - Membre du groupe de la Résistance étudiante chrétienne du lycée Langevin,il lança vers 8 heures le 12 juillet 1943 une grenade dans la salle du café de L’Hôtel de la Terrasse 74 avenue de la Grande-Armée (XVIIe arr.), où une quarantaine de soldats allemands prenaient leur petit déjeuner. Trois soldats allemands furent blessés dont un gravement, ainsi qu’une interprète allemande et deux serveuses....il sera fusillé le même jour le 3 novembre 1943 - il avait 20 ans.

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A son épouse et à ses 3 enfants le 2 décembre 1943

...Suzanne Chérie, Au moment ou tu recevras cette lettre je serai près de toi... ne pleure pas du haut du ciel ou je suis certainement je te serre dans mes bras et bien dur dans mes bras .... Le Bon Dieu m' a pris parce que à aucun autre moment de mon existence je n'aurais été dans un état de sainteté mais toi tu dois surmonter ton chagrin et vivre pour nos petits enfants et pour Janick et Nicole ...J'offre mon sang pour le salut de la France et dis toi que je serai mort en bon soldat et en bon chrétien ..Nous allons assister à la dernière messe et à la communion, ...Suzanne priez pour moi car je suis loin d'être un saint et j'aurais sans doute besoin de vos prières ...élève Jean, Janick et Nicole dans la voie de Dieu qu'ils ne s'en écartent jamais ... A toi Jean de prendre soin de ta mère et ses soeurs tu es désormais le chef de famille et ne t'écarte jamais de la voie de Dieu ...Janick et Nicole que je vous aime, que mon coeur saigne ...venez dans mes bras du ciel .. soyez des filles d'honneur je vous regarde je vous donne le baiser d' Adieu et comme Jean jurez devant tous ici de rester sur le droit chemin celui du Bon Dieu ... Cotteret Marcel commerçant malouin , il était radio et emettait en ondes courtes vers l' Angleterre - il a été fusillé au Mont-Valérien le 2 décembre 1943 avec six autres malouins du réseau Jade-Fitzroy, il est mort à l'age de 37. ans.

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A son épouse le 13 mai 1943

...Ma petite chérie, Je t'ai vue ce matin pour la dernière fois je l'ai su vers midi que notre sort était décidé et qu'à 4 heures nous serons fusillés ....tu sauras que je suis mort pour la France je n'ai qu'un regret c'est toi mon petit et Jean-Lou. ... je t'aime, toi qui a été la seule que j'ai aimé toute ma vie ...mes derniers et plus doux baisiers ... André qui signe pour la dernière fois .André Cholet ,marié et père d’un enfant, gérait un petit atelier de radio-électricité à Paris (XVIIe arr.). À l’automne 1941, il dirigeait le service radio de la Confrérie-Notre-Dame du colonel Rémy. Il fut sollicité à l’automne 1941 pour implanter à Brest un émetteur pour la surveillance de la Kriegsmarine. il fut fusillé le 13 mai 1943 à l'age de 42 ans ..