..lire plus bas : Lettre de Titus à son maître ...
Titus , un chien nantais.
1.
Cette histoire a lieu 1907 ans après que l'empereur romain Titus a pris Jérusalem en 70 (après J.C. ) et mon Titus à moi , est resté dans la mémoire de celles et ceux qu’il a croisé durant sa courte vie ,comme son compagnon (moi-même) ,un jeune papa avec des idées sur la société dans laquelle il aimerait vivre, oui je ressemblais à mon chien : libre et responsable .
J’ai testé sur ce bébé chien que nous avons rencontré au marché réputé de Talensac à NANTES Je me souviens qu’ils etaient tous dans un carton ,le particulier voulait se débarrasser de toute la fratrie et j’avais entendu et lu qu’il est préférable de prendre celui qui vient vers vous, le plus hardi plutôt que le craintif qui se cache car , paraît il , il vaut mieux se laisser choisir, et je n’ai pas regretté !!! C’est le chien qui a choisi son maître ! Nous sommes donc revenus du marché avec entre les légumes , le poisson et la viande , une petite boule de poil qui remue .
Nous arrivions à Nantes et habitions au 2ème d’une tour de 12 étages. A ma 1ère sortie avec Titus , au retour de la balade , une dame du 1er étage , à sa fenêtre a engagé la discussion intriguée par mon nouveau copain : elle même avait un chien et m’expliquait qu’il était autonome : il demandait à sortir pour prendre l'air ou chercher un endroit discret pour satisfaire ses besoins et une fois terminé pour son retour , il patientait sur le palier attendant de préférenceun voisin , et , à force beaucoup le connaissaient et il profitait donc de l’ascenseur !
Comme j’avais déjà commencé à écouter ou/et lire , j’ai donc testé : au début , je le surveillais pour qu’il ne se perde pas au milieu de toutes ces tours , tous ces gens , ces voitures ... Jusqu’au jour où , alors que je bricolais ma voiture sur le parking, Titus me suivait du regard et restait auprès de moi ,en tout cas moi je le surveillais , du moins je le croyais, tout à coup il a disparu de ma vue , c’est quand j’ai entendu un piaulement au dessus de ma tête peut-être à 30m de haut : j’ai pris l’escalier de secours (car c’était bien le cas) de la tour d’où venait le « help » et c’était bien celle où nous logions et le bougre , était au terminus , la bouille un peu inquiète et si content quand il m’a vu !
Mais c’était la 1ère leçon acquise, on pouvait continuer !!! Petit à petit, il a sans doute compté les marches et a su se faire comprendre de ceux qui prenaient l’escalier , à quel étage il habitait.
2.
J’étais déjà très heureux mais il n’a plus arrêté de nous étonner : Je revenais le midi déjeuner en famille et Titus a appris le temps horaire : il guettait mon arrivée seulement voilà , dans ce sens là ok mais quand je repartirai au boulot ... alors nous avons lui et moi , établi un protocole : à un carrefour qui se nomme le Rond point de Paris , considérant certains dangers pour lui , nous devions prendre chacun nos obligations, de mon solex je surveillais d’un œil mon compagnon courir sur le trottoir et s’arrêter au croisement , me regarder partir puis il regagna sa tour . quand j’écris cela, je reste subjugué à quelle vitesse, il pigeait !
Titus passe en CM2 : il prouve qu’il sait compter. Une fois , nous sommes partis tous dans le nord de la France où vivaient nos familles respectives mon père travaillait à Dunkerque et y avait un logement Habitués à ce que le chien jouisse des mêmes libertés que chacun de nous , ma mère transpirait de voir Titus déambuler sur les trottoirs parmi les piétons à quelques mètres devant nous , sans laisse … Quand il arrivait à un passage piéton , il se tournait vers nous pour savoir si on traverse ou si on continue encore, ma mère n’en revenait pas !
Sur la route du retour en Loire atlantique , j’avais l’habitude de téléphoner à mes parents pour leur donner notre position ; à l’époque ça voulait dire, prendre une aire de repos avec des cabines .Une fois terminé, parmi ces arrêts , un jour que nous reprenions la route et quand c’est comme ça , les premiers kilometres je fais le point dans ma tête et là .merde ! .. il manquait quelqu’un ... le temps de trouver un échangeur dans un sens et un autre dans l’autre , J’imaginais le pire ! Titus risquait fort de se faire tuer sur l’aire de repos ou sur l’autoroute ... Eh ben NON : il avait pris la cabine telephonique d’assaut et il semblait avoir donné ses conditions «pas touche à la cabine, je ne négocierai qu’avec ma famille » !!! Que j’étais heureux de le retouver hardi et fier .
A l’appart , la première fois qu’il n’était pas rentré et que nous devions partir remplir le garde manger , j’étais confiant et nous sommes partis le laissant « entre copains » Cette fois là , servant de test , qu’allait il penser s’il montait à l’appart , aboyer , gratter la porte et rien , Eh bien , quand nous sommes revenus , dans la lumière des phares j’aperçois notre Titus gardant la place où je garais presque toujours la voiture (c’est par lui que je m’en suis aperçu !)
En 1978 , nous avons fait construire une maison à la campagne à env 35 kms de NANTES, Je l’y emmenais à chaque fois qu’il était « dispo » pour surveiller le chantier Le jour du déménagement , il a été très présent mais à la fois discret si discret que lorsque des copains nous ont invité à manger chez eux, nous n’avons pas hésité à accepter et le repas terminé , il en manquait un ... dans le désordre et l’empilement des cartons , nous avions oublié le chien, Là , je me suis un peu plus inquiété car il n’avait jamais fait ces 35km « à pieds » et n’avait donc pu anticiper les dangers. Arrivés à la maison , encore dans les phares : le gardien était là , fidèle à son poste , dans le coin du seuil de la porte d’entrée ! Et puis s’il avait un plan amoureux , il n’allait pas nous en parler …
3. la confiance
Ce que j’ai appris à ses dépens va suivre Nous étions jeunes , découvrions que nos idéaux n’étaient pas mûrement réfléchis : une maison , en pleine campagne de l’autre coté d’une route , un charmant petit hameau de quelques maisons en face Des gens qui y vivaient , pour certains depuis plusieurs générations et qui ont souvent , du certainement , bien des fois , « réaccorder les violons » entre eux et suivaient bien sûr les engueulades de voisinages c’etaient les animaux sans défenses qui payaient. Je devais d’une manière ou d’une autre empêcher mon chien de faire des bêtises et d’aller voir ce qui se passe chez le voisin . Mais nous ,nous venions d’arriver , comment nous voyaient ils ? J’avais prévu de clôturer pour que Titus et la petite famille qui s’agrandissait reste libre mais dans les limites cadastrales (nous avions quand même presque 3000m2) Mais il y avait bien des choses à faire, J’étais un doux rêveur à la barbe et aux cheveux longs, mon voisin la diplomatie n’etait pas son fort , et le coup est parti comme ça , sans doute avec une seule sommation et Titus lui , savait compter bien au-delà de 1 …
Depuis ce temps je pleure mon Titus, je sais que ça reste un chien, mais avouez quand-même que c’était pas un corniaud de clébard comme d'autres et je pleure sur la connerie des hommes qui ne savent pas parler avec leurs semblables alors ils se vengent sur les animaux .
Henri
Lettre de Titus à son maître
Dès que je l'ai vu mon maître il m' a plu tout de suite, avec sa barbe et ses longs cheveux de beatnik, je me suis dit ce sera un maître juste car petit je n'ai pas connu ma mère et ces idiots qui s'élevaient ne nous aimaient pas alors j'avais hâte de trouver un vrai foyer .
Henri comme beaucoup de ses contemporains sait très peu de chose sur les chiens , c'est le défaut de son siècle : on ne croit que ce qu'on voit et parce qu'on a marché sur la lune on croit qu'on sait tout .
Il ne sait pas que nous les chiens on communique par télépathie, on s'envoie des images entre nous , evidemment pas de mots ou de phrases personne ne nous a appris à écrire, on s'envoit des images , par exemple si je veux aller faire un tour au bois avec une belle compagne je lui envoie des images du bois .si je rencontre une pouliche sur la route, je vous qu'elle est malheureuse , elle est malheureuse car c'est une maman a qui les hommes ont retiré son poulain beaucoup trop tôt, elle s'inquiète et aimerait bien le revoir.
Pour mieux me faire comprendre je vais prendre quelques images :
Mon ancien maître était étonné que je trouvais la porte de notre appartement comme lui sa poche : notre flair est cent fois plus développé que celui des hommes, les odeurs de mes maîtres restent partout ou ils passent quelques heures je les reconnais entre cent autres odeurs, c'est toujours les mêmes, là où elles sont les plus fortes c'est sur le palier il suffit de mettre mon nez dessus et c 'est tout.
Un autre truc qu'il ne sait pas , quand il part avec sa boite a savon roulante, ça m'inquiète toujours je ne sais pas quand il va revenir . Par contre quand il a décidé de revenir et qu'il pense à moi je le vois dans sa tête, alors je vais l'attendre sur la place des boites à savons, il prend toujours la même place, c'est fastoche ! Ma balader à côté de lui, j'adore ! un autre truc encore, tous les jours il part au petit déjeuner après l'odeur du cafe , il fait toujours la même chose et ça me plaît ainsi je peux bien régler mes journées , il descends il prend sa petite machine noire avec 2 roues et je le suis , lui sur la route , il m'a montré qu'il faut prendre le trottoir , mais je m'arrete quand c'est la fin de mon périmètre, mon terrain de chasse, il y a une frontière et au dessus c'est un autre chien qui garde , j'ai pas envie de me battre .
Ce sont quelques trucs simples, mon ancien maître, j'en ai connu d'autres entre temps mais celui-là je l'ai beaucoup aimé on se comprenait très vite tous les deux , une confidence, il me comprenait bien mieux que sa compagne , evidemment j'étais heureux du petit homme qu'il a eu , on s'amusait bien tous deux , il faisait des monticules de sable et m'enfermait dedans , on se marrait !
Mon maître Henri ne sait pas que je l'attends, qu'il prend son temps , nous les chiens nous vivons sur un monde parallèle au votre, un être de lumière , un scientifique dans votre monde, vous dira leur monde n'est ni pire ni meilleur que le nôtre , il faut juste le respecter comme eux nous respectent .
le blogueur